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La règle des tiers en composition photo
Voici la retranscription du podcast du site comment-photographier.com parlant de la règle des tiers sur la photo.
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Règle des tiers en composition photo – Alors aujourd’hui, je vais vous parler de ces 5 étapes, qui peuvent être intéressantes pour améliorer notre vision de notre pratique photographique et améliorer la composition. Alors c’est sûr que quand on débute, on a toujours tendance à se dire que bah, les photos qu’on fait sont mauvaises et sont moyennes, elles sont quelconques, elles sont moches quoi, c’est des choses quelconques, y a rien d’extraordinaire, rien de spécial. Bien souvent ce côté banal et très médiocre vient de la composition, de l’angle de prise de vue, du regard que l’on a amené sur notre sujet. Parce qu’on s’est contenté de faire des photos comme on disait à l’époque, clic-clac, merci, Kodak, quoi. On a appuyé sur le déclencheur sans se poser de questions, sans regarder ce que vous prenez en photo.
Il faut pratiquer la règle des tiers
J’ai fait une école de photos. C’était au CE3P d’Ivry pendant 3 ans, j’ai pu passer un CAP de photographe et à l’époque, c’était du film, c’est-à-dire, tout début des années 80. À l’époque, c’était du film, donc on faisait malgré tout quand même pas mal de photos. On montait les bobines de film, on avait du film au mètre. On ne comptait pas et on a assemblé nos bobines et on faisait énormément de photos. Et c’est vrai qu’à l’époque, on a appris la règle des tiers, on en a mangé. Moi, j’en ai mangé, ce qui fait que maintenant la règle des tiers quand je fais une photo, elle est innée. Je l’applique, inconsciemment, on va dire tellement, j’en ai fait tellement, j’en ai mangé. Je me souviens à l’époque, on partait à la foire du Trône pour travailler la vitesse, la profondeur de champ, la composition donc c’était génial parce qu’on s’amuse en même temps, mais on a passé de bons moments à la foire du Trône pour travailler un peu avec les manèges. La population, les gens qui passent, on pouvait jouer avec la vitesse, le diaphragme, la sensibilité était fixe parce que c’était la pellicule qui nous donnait ça ? Mais malgré tout, on arrivait à faire des photos qui étaient sympathiques et on passait d’excellents moments à la foire du Trône.
Respecter cette règle ou pas ?
Alors pour en revenir à la règle des tiers, c’est que cette règle des tiers, elle est pas toujours immuable et pas toujours obligatoire. Et je dirais, c’est vrai que bien souvent, ben on gagne à la laisser de côté et à passer à autre chose, même si elle reste encore bien parfois bien souvent nécessaire et bien utile. La règle des tiers est quelque chose de, je dirais, c’est comme si on doit avoir la progression photographique comme un escalier, la règle des tiers, ça fait partie des premières marches, ça, c’est quelque chose d’important. Premier barreau de l’échelle quand vous passez votre permis à l’auto-école, la règle du tiers, c’est comme si on vous disait, ben vous avez l’accélérateur pour accélérer, la pédale pour freiner. Mais malgré tout, il y a beaucoup d’autres choses en plus pour bien conduire.
Premiers conseils
Donc là c’est un peu ça aussi, il n’y a pas que la règle des tiers, donc je dirais, le premier des conseils, ça serait de ne plus penser règle des tiers. Bon déjà il faut déjà penser règle des tiers pour arriver à se dire, je ne veux plus penser règle des tiers, c’est-à-dire que ben si vous avez. Euh, arrêtez de mettre un objet sur le côté par exemple, ben si vous voulez faire un focus sur un objet, sur un visage, vous pouvez très bien le centrer dans votre cadre, dans votre viseur si vous voulez une symétrie par exemple, vous allez être obligé d’avoir quelque chose de central au niveau de votre sujet dans le cadre.
N’ayez pas de scrupules
Donc c’est bien souvent, ne vous imposez pas cette règle des tiers si vous ne la sentez pas, ça c’est vraiment important. C’est que vous, dans votre regard, dans votre pratique photographique, faites-vous plaisir. Si à un moment donné, vous vous dites, la règle des tiers, elle m’embête plus qu’autre chose, mais ne vous sentez pas obligé de l’appliquer. Après, je dirais, si vous avez encore des scrupules, si vous avez encore des scrupules à enfreindre la règle des tiers, ce que je vous propose, c’est un truc simple, c’est, vous faites une photo avec ce que vous avez envie de faire et faites une photo avec la règle des tiers et in fine, devant votre ordinateur. Après vous trancherez laquelle des 2 est la meilleure et vous verrez que parfois, bien souvent, ce n’est pas forcément celle de la règle des tiers qui va l’emporter donc n’hésitez pas.
Faites-vous plaisir avec cette règle
Faites-vous plaisir la photo c’est fait pour ça. Ensuite, j’irai un peu dans le même cadre. 2e astuce, c’est de se dire ben, il faut vraiment, dans une composition d’images, le maître-mot, c’est l’équilibre. Quand on parlait d’une symétrie d’une chose comme ça, l’équilibre est là. Évidemment, il faut qu’il y ait comme une harmonie, quelque chose comme une certaine sérénité dans notre image. Quand on la regarde, il faut que ce soit la composition qui soit évidente, donc c’est pour ça que la règle des tiers n’est pas systématiquement la bienvenue donc toujours, écoutez votre regard, écoutez vos yeux, écoutez votre ressenti et c’est là où on rentre dans la dimension artistique de la photographie. Parce que ce ressenti, il nous est propre, il nous appartient, il n’est pas le même en fonction d’une personne à l’autre.
Donc c’est là où on va commencer à exprimer quelque chose de personnel, quand on applique la règle des tiers de façon bête et disciplinée. Ben, on n’est pas dans de l’art parce qu’on applique une règle et on est soumis à cette règle alors que quand on veut faire de l’art, quand on est un artiste, on fait ce qu’on ce que l’on aime, on fait ce que l’on ressent, on fait ce que l’on a envie. Et si on veut, si notre vision des choses est différente des règles, eh bien il faut faire ces choses là, il ne faut pas se frustrer, donc il est important de bien être conscient de ça. Parfois sur une image, on peut avoir besoin de composer différemment. Et parce qu’on ressent les choses comme ça, donc ne vous privez pas d’écouter votre ressenti. Si c’est ça qui vous amène à une image harmonieuse qui va vous plaire et accessoirement dans le prolongement, plaire aux spectateurs, il ne faut vraiment pas se priver. Allez-y.
Qualité de l’image et simplification
Ensuite, 3e point, c’est la simplification, ça, c’est quelque chose qui peut être aussi très salutaire au niveau de la qualité de l’image. C’est-à-dire, quand on a un sujet, si jamais on se rend compte que dans l’environnement de notre sujet, alors quand je parle de sujet, ça peut être un paysage, ça peut être un personnage, un animal, un véhicule, n’importe quoi. On est vraiment dans du générique. Après à vous d’adapter précisément sur votre sujet et votre pratique quand on a un sujet et qu’on se rend compte que l’environnement de ce sujet a beaucoup d’éléments, je dirais qui peuvent être perturbants, perturbateurs au niveau de la qualité, de la lecture et la qualité de l’image si on peut avoir les choses qui ne sont pas belles ou qui sont anachroniques ou rien à faire là, donc dans ces cas-là, n’hésitez pas, rapprochez-vous de votre sujet, concentrez-vous, faites un focus sur votre votre sujet, tout simplement. Isolez-le quand c’est possible. Donc ça, c’est ça fait partie aussi des éléments qui peuvent vous permettre de faire un focus et d’éliminer les éléments parasites.
Isolez votre sujet
Autre possibilité, c’est au niveau de la profondeur de champ. Si vous pouvez prendre une longue focale, faire la mise au point sur votre sujet, ouvrir le diaphragme en grand comme ça, votre fond et l’environnement sera flou. Et vous allez comme ça, pouvoir gommer le côté acérer des inconvénients et de mauvais détails de votre image. Donc le flou viendra balayer un peu tout ça et remettre un peu de sérénité dans votre image. Une autre possibilité, c’est de jouer également avec les perspectives. Si vous avez un sujet avec par exemple, je vais dire n’importe quoi, mais si vous avez par exemple une vache dans un champ où il y a des arbres par exemple, mais les arbres ne sont pas très chouettes quoi. Bon ben là c’est comme je vous le disais, vous pouvez prendre un téléobjectif, mettre si les arbres le permettent, avoir des enfilades, un tronc devant qui va faire quelque chose de flou. Avec le Téléobjectif, vous faites la mise au point sur votre vache et dans votre cadre horizontal où vertical, vous allez avoir un tronc, un arbre en premier plan qui va être flou, un arbre en arrière-plan qui va être flou et votre vache qui va être bien nette. Donc comme ça, vous allez éventuellement jouer avec les éléments que vous jugiez parasites au départ. Vous les utilisez comme des éléments de décor. Comme des éléments graphiques. Pour mettre en valeur, faire un écrin à votre sujet principal, qui est l’animal.
Jouez avec la lumière également
Donc voilà, c’est toujours, essayez de tourner autour du sujet, bougez, vous voyez s’il y a des alternatives. Alors l’inconvénient, quand on tourne, c’est que la lumière évolue. Alors si on a un angle de vue qui nous plaît, parce qu’on a une belle lumière et que malheureusement on n’a pas le, ce n’est pas un angle propice au niveau du fond ou de l’environnement. Qu’on serait mieux dans l’autre sens si c’est un sujet qui ne bouge pas, si c’est un bâtiment, ben Regardez à quelle heure il est bien éclairé et revenez à ce moment-là, si vous le pouvez. Mais c’est vrai que si c’est un sujet vivant, une vache en l’occurrence. Bon, dans mon exemple, c’est vrai que c’est compliqué de bouger une vache, hein, faut qu’elle soit d’accord et gérer là-dessus, c’est quand même un peu, c’est un peu complexe.
Règle des tiers et dynamique
Voilà. Ensuite, 4e possibilité, c’est d’utiliser les lignes, créer des lignes pour avoir une dynamique, une tension au niveau de notre image parce que tout ça, ça va être la dynamique. Ça va être ce qui va donner un sens au niveau du regard des spectateurs. Moi je dis toujours, quand on veut raconter quelque chose, raconter une histoire. Pour moi, c’est donner un parcours, un périple au regard du spectateur dans notre photo. Et raconter une histoire, c’est bien sûr faire travailler l’imaginaire du spectateur, soit être explicite ou laisser une grande part à l’imaginaire. Mais les lignes directrices vont faire partir le regard du spectateur dans une direction que l’on peut orienter, c’est pareil, ça, on peut le faire avec des perspectives, on peut le faire. Moi, j’aime bien, pour ceux qui me connaissent, qui connaissent mes images, j’aime bien utiliser les perspectives de route, de chemins qui serpentent des choses comme ça. On peut jouer avec l’architecture qui va nous donner pareil des tensions, des lignes, tout est possible. Ça, c’est l’utilisation de lignes qui vont nous donner une sensation de profondeur, de hiérarchiser un peu les plans entre le premier plan, le plan intermédiaire, l’arrière-plan.
Structurez votre photographie
Donc, toutes ces choses-là vont aider à la construction, à la structuration de notre image. Ensuite. 5e et dernier élément, c’est travailler notre sujet et par travailler notre sujet. J’entends de l’aborder d’une manière de fond, c’est-à-dire de le photographier sous différents angles, être plus ou moins prêt, se rapprocher, s’éloigner, le photographier à différentes hauteurs, éventuellement faire des détails au niveau de sa matière, de ses formes et d’essayer de voir un peu, de lui sortir toute sa substantifique moelle. Et comme ça, ça peut permettre parfois, d’un point de vue esthétique au niveau du rendu final, de pouvoir faire une mosaïque d’images par exemple. Ça, c’est des choses qui ont un rendu excellent. Si vous voulez faire du tirage ou vous voulez faire des triptyques au niveau des photos chez vous ou faire 6 à 9 photos, 9 petits cadres avec des photos d’un même sujet, mais des photos très différentes, vous voyez, il y a plein d’idées possibles.
Travaillez votre sujet, ça ne veut pas dire le mitrailler sans réfléchir. Non, bien sûr, c’est d’en faire le tour, d’imaginer des angles différents, de se rapprocher, de faire de la macro si c’est possible, de l’isoler dans son environnement, de l’avoir en silhouette, par exemple, en ombre chinoise. Si, en fonction des possibilités des sujets vous voyez, c’est de lui faire de l’ombre, avoir des motifs ombrés, ombragés, avoir des ombres dessus qui vont faire des motifs. Tout est envisageable, tout est possible, mais travailler un sujet, moi, j’avais fait un exercice comme ça avec par exemple avec un vélo, une bicyclette. On travaille le sujet qui est la bicyclette, c’est-à-dire qu’on va faire des photos d’une bicyclette et on va ressortir une dizaine de photos de la bicyclette avec des vues du vélo contre un mur, des vues du vélo en perspective au ras du sol. Gros plan derrière la selle, gros plan du pédalier, du plateau avec les dents. Perspective entre le pignon, la boîte, la cassette et le pédalier avec la chaîne qui part de l’un à l’autre et puis faire une netteté sur la chaîne. Avec cette perspective, ces lignes.
En conclusion sur la règle des tiers
Donc voilà, travailler toute une série d’images avait fait ça et c’était le rendu était relativement sympa et ça permet de se dire voilà,je suis photographe débutant, je sais, je n’arrive pas à trouver de sujet. Prenez un objet, votre voiture, un vélo, ça peut être n’importe quoi, un arbre et travaillez ce sujet de cette manière-là, avancer, reculer, vraiment, essayez de fouiller ça et vous verrez que le résultat vous apportera énormément de satisfaction parce qu’il sera qualitatif et très esthétique. Donc ça, c’est vraiment quelque chose d’important et ça serait dommage de vous en priver.